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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 19:24

 

 

 

CHILI.

 

21h43, terminal de bus de La Serena. Départ pour un long trajet sur la Panaméricaine direction San Pedro de Atacama, logée au nord du pays dans le désert le plus aride du monde. Arrivée prévue à 15h le lendemain. Installé siège numéro 38, tout au fond du bus, j’espère fortement y trouver un minimum de sommeil. Mais le fond du bus, c'est aussi le royaume des chiottes.


Après environ deux heures de trajet, je fais doucement basculer mon siège vers l'arrière. Les  yeux se ferment, malgré la lumière du plafond qui reste allumée. Mon corps se détend, malgré la position étrange qu’il a fallu adopter pour s’encastrer dans le fauteuil du car. Un doux rêve commence même à se dessiner... Et paf ! Un violent claquement de porte me fait sursauter, et perdre la posture que j’ai mis plusieurs minutes à trouver. Un papi chilien a ressenti le besoin se soulager la vessie.

Nouvelle tentative : le sommeil semble finalement revenir assez vite. Mais le trafic hygiénique aussi... Dès qu'une nuit un peu près correcte semble se dessiner, la porte des chiottes me rappelle à l'ordre : « Non mec, n’imagines tout de même pas que tu vas dormir cette nuit ! »

Pendant tout le trajet, un va-et-vient incessant va se mettre en place dans l'étroit couloir qui mène à la porte des toilettes. Ce satané couloir qui mène aussi à mon siège. Mon petit territoire pour une nuit très longue. Le claquement de la porte des chiottes agresse les tympans qui demandent un peu de repos. Les mouvements du bus font perdre l'équilibre aux visiteurs des toilettes, qui se cognent contre un siège et rebondissent sur celui d'en face. On commence à détester tout le monde, surtout les petites vessies et les diarrhéiques. Fort heureusement, les odeurs éventuelles ont décidé de me laisser un peu de répit. Merci à vous ! 


Et puis à cinq heures du matin, une envie se fait sentir. J'attends un peu. Ah non, il faut vraiment que j'y aille... Je me lève. La porte des chiottes est juste devant moi. Elle m'en a fait baver toute la nuit. Mais cette fois-ci, elle m’est d’un grand secours. Je tourne sa poignée qui grince, puis entre dans la minuscule pièce. Après plusieurs heures de trajet, ce n'est plus franchement le paradis de l'hygiène là-dedans. Je tente une sortie discrète, c’est un échec. Mon voisin chilien me lance de gros yeux noirs. Je suis devenu le connard qui fait claquer la porte des chiottes.

 

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